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Morphème


Jean-Sébastien Mariage : guitare électrique et boucleurs
Frédérick Galiay : composition, bande électroacoustique et diffusion


Cette pièce a été enregistrée au GRM en juin 2021, elle est en cours de mixage.


Note d’intention : MORPHÈME #1 est une pièce de Frederick Galiay pour guitare électrique et diffusion électroacoustique, interprétée par Jean-­Sébastien Mariage.


La composition est envisagée comme un zoom excessif d’une transitoire hyper ralentie : une plongée microscopique dans le minuscule espace qui sépare l’attaque du plectre sur la corde de la guitare, de la résonance de celle-ci, en élargissant ce laps de temps pour en extraire les composantes spectrales.


La pièce est un continuum de trois parties, elles-mêmes divisées en quatre sous-parties. La progression très lente, les événements rares et assez distants, amènent l’auditeur à se questionner sur le rapport entre l’espace et le spectre : une installation immersive qui joue sur la mémoire de l’auditeur.


Un système de spatialisation de type acousmonium diffuse la bande électroacoustique. Les haut-parleurs sont répartis dans l’espace de la manière la plus discrète possible, le volume sonore de la bande est longtemps subliminal, afin de valoriser au maximum, tant de manière effective que de façon perceptive, l’acoustique du lieu. La guitare vient habiter le dispositif en guidant, influençant, déformant le contexte. L’espace est dans l’obscurité, seul l’instrumentiste est visible, éclairé faiblement : est ainsi créé un duo entre la guitare et le lieu. C’est le lieu, l’espace qui sont donnés à écouter.


Au delà des lieux traditionnels de concert, Morphème #1 est conçue pour être interprétée dans les espaces patrimoniaux : églises et cloîtres, musées, galeries... Selon le contexte, la déambulation du public peut être envisagée.


Morphème#1 - Festival Présences Electronique 2015 - interview de Frederick Galiay + extrait de la pièce :


Balance au festival Présences Electronique - Mars 2015 :


"Nul ne contestera l’importance primordiale de la diffusion dans les musiques & les oeuvres acousmatiques ... De même, l’importance de la spatialisation dans les musiques "Urbaines".

Ainsi de l’importance des "corrections", égalisations, filtres fréquenciels et autres lignes à retard dans la simple diffusion des concerts dans de vastes salles ...

Mais, le bidouillage technique puis l’outrance bruitiste puis "noise" voire "Trash noise" ... révèlent la possible utilisation de la mixette comme source. Ensuite par la technique des injections multiples, on voit le mixage comme outil de création propre.

Or, ce soir là, aux "Instants Chavirés", Fred Galiay, en compositeur, créait, à partir d’un matériau préparé et avec la guitare de Jean-Sébastien Mariage, une composition instantanée d’un nouveau genre...

Mixer des résonances graves à partir de blocs de synthèse sur des accords de guitare, voire de simples cordes ...Avec un dispositif relativement simple : Une pédale deux voies, en sortie instrument envoyant sur deux autres pédales gérant les boucles et les effets. Aller retour au mix + source vers deux baffles en principe non directionnels (orientés plafond) générant des effets de relief sonores ... Ce qu’il y a d’innovant dans ce dispositif ne réside ni dans l’échange des deux exécutants ni dans la partition ; mais le "secret" de cette composition instantanée se trouve dans l’exploitation des résonances entre les deux sources et leur distribution spatiale. En fait, l’originalité profonde de ce dispositif réside dans l’association ombilicale entre l’exploitation résonnante du matériau simultanément à sa spatialisation. C’est un peu comme si le feed back devenait un feed forth ! … La partition note précisément le temps, les blocs et la matière à mettre en boucle avec leurs affectations et intensités ; au mixage, par l’ajustement de l’équilibre de la matière enregistrée et de l’instrument, ainsi que par filtrage, on peut « travailler » le matériau de façon à le sculpter, à le façonner dynamiquement, à le spatialiser …

Ce qui influe aussi subjectivement en retour sur la tenue de l’instrument, la longueur des boucles, la rapidité des enchaînements... Certes, cela implique aussi une très grande complicité entre les acteurs, et une sensibilité très partagée.

Mais cela ces deux compagnons de route de longue date savent le faire mieux que quiconque ! ! La rigueur et la subtile variété des sons /séquences proposées ainsi que la mise en espace de ce travail annoncent à n’en pas douter de futures prestations et certainement de nouvelles compositions de Fred Galiay dans un rôle, celui de spatialisateur, qui n’est pas nécessairement le prolongement de la guitare …


Encore une très belle et innovante soirée aux Instants …"

Claude Parle


Voir l’article complet sur le site Inversus Doxa